Et si nous parlions livres ?

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Un univers particulier

Aujourd’hui, nous commençons en douceur avec la nouvelle série d’Étienne Willem « le dessinateur à la pipe, mais ne fume plus donc est en kilt » et Pierre Pevel magnifiquement mis en couleur par Tanja Wenisch : Les Artilleuses.

Les Artilleuses, le vol de la sigillaire

Le passage par le 9e art permet à Pevel de poursuivre l’exploration de son Paris des merveilles en confiant au dessinateur le soin de fixer les traits d’un univers riche lors d’une chasse à l’homme qui promet d’être haletante.

Dès les premières images, Étienne Willem brosse le portrait de « ce Paris qui n’est ni tout à fait le nôtre, ni tout à fait un autre ». Sa maîtrise du détail pertinent et du cadrage nous permet d’aisément entrer dans un monde où se mêlent humains, créatures fantastiques et technologie alternative.

Nous y rencontrons trois pétroleuses — les artilleuses, steampunk oblige, du titre — en plein cambriolage. Par son trait, Willem parvient à caractériser ses héroïnes et à leur donner chair sans pour autant délaisser une impressionnante galerie de personnages secondaires qui donne vie à chaque case.

Les quadragénaires auront plaisir à reconnaître les références à la brigade du commissaire Valentin tandis que tous admireront le travail de synthèse entre l’école européenne et l’esthétique manga.

Pour éclairer tout cela, Tanja Wenisch qui retrouve un dessinateur avec lequel elle a travaillé sur la série La fille de l’exposition universelle, choisit une palette de couleurs chaudes tournant autour du jaune pour passer du rouge au vert utilisant, avec une certaine parcimonie, les bleus en rehaut. Le résultat donne des planches très cohérentes où le trait détaillé du dessinateur se lit facilement.

En conclusion

Trois talents se conjuguent ici pour nous offrir un vrai plaisir de lecture avec une histoire que l’on devine déjà très riche tant Pevel s’est ingénié à semer des éléments qui nous font pressentir que des forces obscures ne vont pas tarder à se déchainer autour de nos personnages principaux.

Finalement, une première partie pétaradante qui place le cadre et à laquelle je ne puis que reprocher sa brièveté, format oblige, et espérer une seconde livraison rapide.

JML


Pour aller plus loin :

Pevel, Willem,  Wenisch, Les Artilleuses : le vol de la sigilaire, partie 1, Drakoo, 2020.

Intéressé.e. par l’univers de Pevel, initialement paru sous le titre générique de Cycle d’Ambremer, les éditons Bragelone le réedite depuis 2015 sous le titre de Paris des merveilles.